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Photo du rédacteurBenjamin Aim

Être une femme en 2020


L'heure est grave - et certains diraient même «hystérique» - car nous nous trouvons peut-être à une période charnière de l'Histoire humaine. En cette journée internationale de la femme, il est intéressant de se pencher sur une question aussi vaste que sérieuse : qu'est-ce que signifie être une femme aujourd'hui ? Sommes-nous encore au Moyen-Âge des relations femmes-hommes ? à son Antiquité ? à sa Préhistoire ?


Il est très difficile d'écrire une vérité universelle, même scientifique, sur le sujet, en 2018. En effet, si l'on souhaite considérer la question de la condition des femmes dans son entièreté, il faut couvrir des dimensions immensément variées : la biologie, la culture, l'histoire, la psychologie, la sociologie, l'ethnologie, l'éthologie. Ces dimensions étudiées en silo mèneraient vers des conclusions fort disparates. Et, s'il n'y avait déjà pas d'homogénéité dans la réponse il y a 4000 ans, son hétérogénéité a explosé depuis la révolution sexuelle des années 60 et 70 pendant lesquelles les femmes ont acquis de nouveaux moyens pour contrôler leur sexualité reproductrice : pilule anticonceptionnelle et interruption volontaire de grossesse. S'ajoute à celle-ci une seconde révolution concernant l'arrivée en masse des femmes sur le marché du travail, menant vers son autonomie financière.


Ceci dit, il existe toujours de nos jours des pays comme le Salvador où l'avortement (ou même la fausse-couche) est considéré comme un meurtre et puni de peines de prison très lourdes, tandis que d'autres pratiquent la répudiation, répriment l'infidélité ou encore le plaisir sexuel par des mutilations d'un autre âge (excision). En opposition, l'écart est immense si l'on considère que dans certains autres pays les phénomènes d'hypersexualisation et de pornographisation préoccupent, pour d'autres raisons...


En effet, les disparités entre femmes, selon qu'elles naissent, grandissent puis vivent dans une zone géographique donnée plutôt qu'une autre, selon sa culture, sa religion, sa famille, ses pairs, sa classe sociale, son éducation, son caractère, ou encore selon sa couleur de peau ou ses diplômes, sont incommensurables. Les femmes ont en commun entre elles un sexe biologique (chromosomique) qui ne suffit pas à déterminer le chemin de sa condition.


Même la question des violences (verbale, psychologique, physique ou sexuelle) faites aux femmes dans nos sociétés, qui est réelle et non contestable, peut être appliquée d'autres rapports humains qui impliquent pouvoir ou domination (adultes-enfants, patrons-employés, maîtres/esclaves). Il est par ailleurs incontestable que certains cadres juridiques légitiment, autorisent voire valorisent ces rapports de domination. Il faut les combattre sans relâche et être inconditionnellement solidaire des femmes qui voient leur droits fondamentaux d'être humains bafoués.


Or, si le combat pour l'égalité (salaire, étude, émancipation, harcèlement, pression sociale) entre les hommes et les femmes n'est toujours pas gagné dans certains pays, il n'a même pas commencé dans plusieurs autres, et il persiste au sein de certains groupes et communautés qui importent leurs cultures de l'extérieur et à qui l'on demande un rattrapage accéléré de cette révolution que nous avons mis tant de temps à intégrer dans nos propres sociétés.


Si une femme n'est toujours pas l'égale d'un homme, dans la pratique, aujourd'hui, dans les pays dits «développés», une femme n'est pas non plus l'égale d'une autre femme tout comme un homme n'est pas l'égal d'un autre homme selon qu'ils ou elles naissent dans telles ou telles conditions. Ainsi les écarts sont aussi significatifs, à l'intérieur même de la catégorie femme.


Mais il ne faut pas confondre inégalités et différences. Il faut regarder pragmatiquement les différences entre le hommes et les femmes, les accepter, les valoriser et leur faire une place tolérable et admissible. Il faut accepter et valoriser qu'une femme a des seins qui procurent du plaisir et peuvent nourrir un bébé, un vagin qui est un réceptacle incroyable (on peut recevoir activement !), un clitoris qui est le seul organe humain qui a pour unique fonction de procurer du plaisir grâce à son exceptionnelle concentration de 8000 fibres nerveuses (2 fois plus que le pénis d'un homme), qui a un utérus capable de gestation d'un nouvel être humain. Toutes ces caractéristiques constituent une femme sans la conditionner ni la réduire à certains rôles ni fonctions. Toutes ces caractéristiques, sont à chérir et reconquérir.


Être une femme en 2018, c'est évoluer dans un monde complexe en changement où les exemples et les modèles ont explosés, où les archétypes n'ont plus leur place, où les responsabilités et les rôles s'équilibrent. La révolution culturelle est immense. Ces changements ont nécessairement des répercussions dans la vie intime. Nous sommes dans une période d'ajustements où nous devons réapprendre à entrer en contact, à séduire, à érotiser et à gérer les conflits relationnels. Il est d'autant plus nécessaire d'avoir une connaissance approfondie de soi-même, de notre psychologie et de nos processus internes, afin de connaître les clés pour maîtriser nos comportements et nos attitudes, pour être et devenir des meilleurs êtres humains.

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