C'est bien connu, le temps est le principal ennemi du désir dans le couple : la vie serait si tranquille si on avait toujours envie l'un de l'autre au fil des ans ! Comme au début... au temps où de délicieux et mystérieux ingrédients s'agencent vers un objectif clair : conquérir l'autre. Eh bien, aujourd'hui, il est temps d'orchestrer le retour du désir !
Quand ils parlent de leur manque de désir, il arrive souvent que les patients disent des phrases du genre : "J'ai pas trop la tête à ça en ce moment.", "C'est plus comme au début.", "J'aimerais que ce soit spontané." ou " Je vais quand même pas me forcer à avoir envie."
Premièrement, les femmes, les hommes et les couples qui consultent psychologues et sexologues à la recherche de solutions pour un désir sexuel en berne, arrivent presque invariablement en dernier recours, lorsque la situation est pratiquement irrémédiable. Or, quand un problème survient dans un couple, quoi qu'il advienne, il ne faut jamais attendre que l'élastique invisible qui relie les partenaires craque complètement. (Ça marche beaucoup moins bien après. Forcément.)
Deuxièmement, ces phrases laissent à penser qu'on prend à tort le désir comme une entité indépendante de notre volonté, qui aurait son autonomie propre, tel un chien mature qui, après s'être perdu, retrouverait son chemin vers sa niche. Or, le désir sexuel peut être définie comme une anticipation d'un plaisir partagé qui procure une excitation (génitale). Il faut la distinguer du désir amoureux, qui répond à des besoins affectifs. Désirer, c'est "anticiper", c'est-à-dire prévoir que l'objet (du désir) va nous procurer du plaisir.
Troisièmement, le début d'une relation est justement le moment de tous les efforts. Chaque partenaire anticipe, c'est-à-dire fantasme avec un scénario probable en tête, que ce soit avec assurance ou fébrilité, et se prépare de fait pour se montrer sous son meilleur jour afin de séduire l'autre. On se fixe rendez-vous. Préférablement, on choisit un endroit ou un événement agréable, susceptible de fabriquer un premier souvenir commun qui marquerait le jour J d'une pierre blanche.
Si vous me suivez, vous comprenez alors que la place laissée à l'improvisation est minimale : on essaie de tout contrôler, au maximum.
Puis, le temps passe. La routine s'installe. Le budget "séduction" diminue. Ce qui a marché au début devient répétitif, presque automatique. Les maladresses, la légèreté et les jolis défauts peuvent commencer à devenir sources d'irritation. Par conformisme, parce que c'est plus pratique, parce que c'est plus économique et/ou parce qu'on n'aime pas vivre seul, on commence à faire vie commune et partager le même espace. Pourquoi pas un enfant ? un deuxième ? Bon là... on a beau avoir de la volonté... si on n'est pas hyper-organisé et équipé en baby-sitter de confiance, c'est mission quasi-impossible.
Le papa ou la maman moderne devrait savoir qu'en ayant fait le choix d'avoir un ou plusieurs fait en sorte que les priorités changent et que le bien-être du couple n'est plus vraiment prioritaire.
Le désir sexuel, quant à lui, s'est habitué à s'atténuer telle la grenouille dans l'eau chaude. Or cette baisse de désir fait naître avec elle une nouvelle dynamique pernicieuse. En effet, toutes les insécurités personnelles ont tendance à faire surface tels des bourgeons au printemps.
C'est sûr, lorsque le désir d'un autre s'estompe, notre machine à doutes tourne à plein régime : tous les "pourquoi" hantent l'esprit, l'image de soi en prend un coup, la jalousie et la possessivité croissent, la frustration cause des dégâts. Notre cerveau est tellement en mode "défensif" qu'il intègre et anticipe le rejet à venir en créant des raisons plus visibles et moins confrontantes : maux de tête subreptices, sujets d'engueulade qui ne pouvaient attendre, laisser-aller anti--séduction, j'en passe et des meilleures. C'est logique et si on n'y prend pas garde, la baisse de désir crée un cercle vicieux.
Cela m'a toujours frappé que les comédies romantiques ne cessent de faire de la rencontre et des jeux de séduction un enjeu, alors que le véritable défi d'un couple concerne davantage sa conservation ou sa maintenance.
Bien sûr, les conseils pour raviver la flamme pullulent dans les films, les séries, les magazines et sur la toile. Tous les remèdes reviennent à un maître-mot : la créativité. Et oui, les "que faire" sont légions. Mais peu sont aussi simples et efficaces que celui-ci que je m'apprête à vous révéler.
Face à cette situation, une solution qui parait contre-intuitive est pourtant imparable : donner rendez-vous à son partenaire. Vous avez bien lu ! L'idée est de prévoir un moment pendant lequel les partenaires amoureux se seront mis d'accord pour avoir un ébat sexuel.
Imaginez que vous souhaitiez être l'amant ou l'amante de votre partenaire. J'ai bien dit "imaginez". Pensez-vous un seul instant que ce genre d'aventure se vit dans la spontanéité la plus totale ? Que nenni ! Cela demande toute une organisation. On adapte tout son emploi du temps pour ce projet rocambolesque. On se prépare de nouveau. On établit un compte à rebours. On se pouponne le matin. On est prévenant avec l'autre. On imagine la scène. On se sourit. On ranime une complicité sexuelle. Bref, la machine à fantasmes, à anticipation, à désir... vient de redémarrer.
Alors, discutez-en avec votre amoureux ou votre amoureuse et... bookez votre baby-sitter.
Pour plus de conseils et d'informations, contactez-moi !
Comments